Documents biographiques

LE MANUSCRIT CLAIRAMBAULT

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f° 89-90 Constant d'Aubigné à Pontchartrain

Poitiers, 8 octobre 1618

Correspondance p. 1400-1401

« Les disgrâces que je reçus à Paris m'obligèrent de partir en diligence, ce que je fis sans crainte, quoique ce fût sans dire adieu ni au Roi, ni à M. de Luynes, ni à M. Déageant1, ni à vous, sachant assez que tous les devoirs que vous demandez de moi sont de me voir bien servir, c'est ce que mon zèle, et ma fidélité me font espérer, tremblant de la connaissance que j'ai de mon insuffisance. Arrivé que j'ai été au pays, je fus encore ennuyé car toute la parenté de ma femme qui est de La Rochelle me vint visiter. Je trouve là toutes sortes d'humeurs, mais d'une vive résolution de maintenir le Béarn, ce qu'on ne doit point imputer à la passion qu'ils ont pour leurs frères mais à un désir de guerre selon lequel ils approuvent tout premier qui voudra brouiller. Ils ont renvoyé à l'assemblée d'Orthez où toutes provinces sont ensemble, le Poitou a l'arrivée de Monsieur de Soubise qui sur le 16 du passé alla au Parc, et le 18 se virent, Monsieur de Rohan partit le 20, et M. de Monmartin gentilhomme, et Pasquier ministre de Champdenier le 21 pour aller en Béarn. Il y a jeûne grand ordonné au 20 du courant et levée de deniers faite à Niort et à Saint-Maixent, il faut croire le semblable aux autres Eglises pour faire fonds, le gouverneur de Navarreins a envoyé offrir sa ville à l'assemblée, et ses canons, gens et munitions pour en disposer, il y a force autres choses que je vous pourrais dire, mais je m'arrête crainte de vous être importun pour ce que ayant informé Monsieur de Montholon de tout ce qui se passe, je sais qu'il vous aura donné avis de ce qui en vaudra la peine ; Cependant Monsieur je vous demande l'honneur de vos bonnes grâces et que donnant rien aux paroles de mes envieux et ennemis sans cause, vous attendiez de moi les effets d'un bon sujet, mais je désirerais bien de vous quelque ordre, et quelque chiffre pour vous écrire, vous pouvez tout confier pour ce que vous voudrez me commander en ce gentilhomme qui est fidèle ; et si vous voulez écrire à Bordeaux vous m'obligeriez soit de m'adresser votre paquet, et même quelque négociation, pour ce qu'il m'importe que le Parlement y ait bonne opinion de moi, parce qu'il ne l'a prise que de moi-même et de la recommandation de M. de La Tour. Pardonnez-moi ma longueur que j'abrégerai par le serment que je fais d'être à ma vie, Monsieur, votre. »










                                     
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