Documents biographiques

LE MANUSCRIT CLAIRAMBAULT

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f° 111-113 v° Mémoires des affaires de Poitou et Béarn, à Pontchartrain

(Le secrétaire ne note pas de nom, juste: Estat des affaires du . de la noblesse PR. 2 feuilles. .... du .. de La Rochelle

« Ayant reçu commandement du roi par la bouche de Monsieur du Déageant au service de Sa Majesté en Poitou et notamment au-dedans et dehors de la ville de la Rochelle, je suis en cour il y a plus de trois semaines pour rendre compte de l'état auquel j'ai laissé les affaires de delà.

Et pour commencer par le plus important je dirai que nous avons si heureusement travaillé au dedans de ladite ville que nous avons acquis au roi la plus grande et meilleure partie de ceux qui gouvernent le peuple qui sont l'assesseur criminel, l'avocat Bardonin, les nommés Goyet, médecin, et Tavais, bourgeois de ladite ville, et ne tiendra qu'à les contenter avec industrie et peu de gratification pour y faire servir Sa Majesté selon son désir et les obliger à plus si l'on y peut porter les affaires. Sur quoi eux et moi demandons votre leçon par écrit, étant très assurés qu'il ne s'y passera rien jusqu'à mon retour encore qu'ils me pressent de retourner par deux lettres qu'ils m'écrivent depuis que je suis ici, et semblent s'impatienter. [Fait une description des personnes, des forces]

Sur ce que les ministres se sont portés pour le Corps de Ville et sont pour le corps de ville contre les bourgeois et le peuple, et repris avec violence lesdits bourgeois de ce qu'ils ne voulaient pas se conformer à la dépêche que ledit corps de ville voulait faire pour répondre à la lettre dernière du roi par laquelle ledit corps de ville voulait faire plainte de son mécontentement. Les sussnommés m'ont chargé de savoir de Sa Majesté et de Messieurs de son conseil s'il serait à propos de faire convoquer sous main un colloque dans ladite ville de La Rochelle pour les déposer tous ou la plus grand part et ne retenir que ceux dont on se pourrait servir, ce qui se ferait sous divers prétextes comme pour être affidés l'un de M. de Rohan ou bien de M. de Bouillon, et l'autre de M de Sully.

[Qu'on pourrait faire demander par les marchands, y compris de Bordeaux,] que pour faire cesser le brigandage on commette quelqu'un capable au contrôle et on aurait ainsi une force toujours prête.] qu'il plût à Sa Majesté d'instituer et commettre quelque personne de qualité capable et fidèle à son service avec tel et tel nombre de vaisseaux qui sera avisé afin d'empêcher tels désordres qui portent très grand préjudice à la liberté du commerce et causent la ruine de beaucoup de pauvres marchands. [.] En après ce sera un expédient de casser et chasser tout plein de petits capitaines des îles qui sont autant de brigands à leur dévotion, et par lesquels ils peuvent faire plus de mal que par eux-mêmes. Lesquels aussi ledit garde-côte pourra attirer à soi de leur bon gré et volonté ou mettre leurs vaisseaux à fonds les trouvant destitués de commis, et par ce moyen ne resteraient que les navires marchands qui ne peuvent servir pour la guerre n'ayant aucun homme de main et exécution.

[Il est impossible d'empêcher Royan de se saisir de l'embouchure de la Garonne et d'en tirer des taxes . Il faut veiller. Avec l'accord du parlement de Bordeaux]

Pour le nombre des vaisseaux qui sont nécessaire à ce sujet le baron de Saujon et moi1 offrons aussi de les fournir et trouverons de quoi satisfaire à tous les frais sans que l'on sorte rien des coffres de Sa Majesté.

Le sieur de Champdolent se fait fort et répond de porter toujours Marans, dont il est gouverneur, et Fontenay que tient sa belle-sour à tout ce que le Roi désirera et pour cet effet demande 3 choses (bien que cela semble rude devant un maître, mais c'est la forme de traiter de ces messieurs), la première qu'on lui donne quelque moyen de fortifier ladite place de Marans, qu'on lui accorde un brevet de conseiller d'État et outre cela la pension de feu Monsieur de La Boulaye son frère ; Sur quoi on me commandera ce que je dois répondre.

Quant à M. de Loudrière je crois qu'on ne viendra facilement à bout, étant homme ambitieux et incommodé : et qui véritablement peut servir pourvu qu'on l'entretienne toujours en la passion et au dessein qu'il a de contrecarrer Monsieur de Rohan. Ce qu'on peut faire en lui faisant quelque bien, je l'y ai déjà disposé et faut aussi que je sache ce que je lui puis dire à mon retour.

Pour le sieur d'Aubigné j'ai ci devant envoyé ce que j'avais négocié avec lui. Toutefois j'estime qu'il ne serait point [v°] mauvais de le tenir un peu en haleine afin que si on ne le peut porter au bien quand on traitera avec lui, l'on ait loisir de considérer allant et venant les moyens de faciliter une entreprise pour s'assurer de ce qui le fait craindre. J'en avais dit un mot à Monsieur de Montholon dont je crois qu'il a donné avis.

Le baron de Dampierre a été sollicité par le Sieur de Bessay pour savoir s'il ne voulait pas se joindre à la cause et assister ceux de Béarn en cette proche persécution. C'est ainsi qu'ils parlent. Il n'a rien dit jusques ici qu'en termes ambigus selon le conseil qu'on lui en a donné. Il tiendra sa réponse en fort peu jusques à mon retour, il demande sa leçon pour cela. [.]










                                     
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